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Said Slimani - Portrait

 

   LA DEPECHE DE KABYLIE du 1er octobbre 2 007

 

      PORTRAIT

 

SAID SLIMANI    Un artiste autodidacte qui vaut toutes les lettres

 

 

   Dresser le portrait d’un des plus généreux artiste comme Saïd Slimani, «Aâmi Said» comme aiment à le citer ses proches, ses amis, ses anciens élèves… ne relève pas d’une simplicité biblique. Plutôt discret, mais néanmoins sociable, très sympathique et au look intello, M.Slimani est venu au monde des lettres en…autodidacte. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il était, de l’avis de la vox populi, l’un des meilleurs enseignants de la langue de Molière. Né un certain 1er octobre 1948 au village Tala-Hamou dans la commune de Maâtkas, Aâmi Said, berger durant sa petite enfance à l’instar de l’ensemble de sa génération à Maâtkas, il n’a été scolarisé que pendant quelques années à partir de l’âge de 09 ans et c’était en autodidacte qu’il intègre, sur concours, l’enseignement primaire en 1967. Passionné de chansons et de lecture, il demeure marqué par certaines frustrations au lendemain de l’indépendance dont l’indigence entretenue du temps de diffusion, de la programmation ainsi que de l’absence de minimum de conditions acoustiques de la chaîne 2, l’arrêt des émissions Radio Tizi-Ouzou en juin de la même année, l’interdiction des chansons de Slimane Azem sur les mêmes ondes…. D’autre part, il ne cache pas sa fierté par cette résistance à l’oppression par les militants de la cause berbère dont les intellectuels Mammeri, Yacine et les animateurs de l’Académie Berbère, les chanteurs et autres artistes.

Ainsi, le muse le surprend en 1983, alors qu’il était déjà trentenaire et il ne savait, de surcroît, jouer d’aucun instrument. Son premier produit musical intitulé tameslayt, sorti en k7 en 1985, était enregistré en France dans la précipitation. Son tempérament réservé et les contraintes d’ordre socioprofessionnel ont fait qu’il n’a pas persisté faute d’audace. Il répondra, cependant, à l’invitation de M.Medjahed Hamid dans son émission «les Chanteurs de demain» où l’animateur en question fut séduit et l’encouragea particulièrement pour l’originalité de son style. La chanson saigh atas n daria qui se voulait moralisatrice déjà sur le dramatique phénomène de l’explosion démographique, est sortie des sentiers battus. Le test était une réussite et il avait été conseillé de continuer. Quelques années plus tard soit en 1990, il enregistra son second album (inédit) à Azazga. Grâce à l’aide de M.Lahcène et M.Tegrini, le travail fut meilleur et quatre de ses chansons furent prises par la Radio chaîne 2. En poésie, il n’écrit que des textes lyriques. Il a notamment traduit quelques Fables de La Fontaine, écrit des comptines (chansonnettes) pour ses élèves …plus de 40 chansons furent également traduites de façon à ce qu’on puisse les chanter en kabyle. Beaucoup de ses poèmes furent publiés dans différents magazines, revues et autres canards. Ses acrostiches dont 14 ont été publiés par la Dépêche de Kabylie sont mélodiques, monorimés, plus attractifs et moins rébarbatifs que les poèmes classiques qui sont les plus courants, surtout qu’on peut les lire dans le sens vertical pour découvrir le thème, l’auteur, le dédicatoire… on lui a précisément demandé d’improviser un acrostiche sur lui même, et le voilà :

 

Suite à ce qu’il désirait

La muse vient l’inspirer

Il s’exprime, soulagé

Mais il lui faut émerger

Autodidacte timoré

Novice mais déterminé

Il s’essaya, passionné

 

Son ardeur ne peut durer

Au vu des difficultés

Il baisse les bras dégoûté

Désabusé, dépité.

 

NB. Les traductions de chansons kabyles ont débuté à partir de novembre 2 015.

 

 

                                                                                                                   Idir Lounes

 

 

 

 

                                                                                                                                                                   

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