L'ghorva n 45 - Ait Menguellet
Traduction mélodique de : L'ghorva n 45 (L'exil de 45)
C'est de rêves pleine la tête
Qu'on prit la route ignorée
On sortit du village, on disait :
Pauvre de lui ou bien fait
Espoir d'enlever la faim, les dettes
Qu'on ne revienne pas dénué
Mais si le gain, on le trouva
Notre santé y restera
Chacun la misère où elle l'emmena
Qui la faim, qui les tourments
Le bénéfice, loin, on le voit
On croyait l'exil, autrement
On arrive à être piétinés
Comme si on n'avait pas de parents
Là, absente, la protection des aînés
Qui, nos épaules, couvriraient
Par ce qui nous a exilés
On ruminait les regrets
C'est ce qu'il y avait, on l'a voulu
Mais on ne le pouvait
Les jours étaient lourds
Tant de coups, on avait reçus
En cas de poches vides, pour le retour
Le village, de rire, repu
L'Allemagne tombée, pleurant
Tout ce dont elle rêvait
Saboté par les Alliés
La France, à guérir, commençant
Prêts pour l'amusement
Ceux qui les ont montés, présents
Pour eux, la faim, terminée
Pour nous, bannissement
Le noir, sur les villages, va tomber
La Russie, l'Angleterre, l'Amérique
Ont battu l'Allemagne
Y avait rien à inventer
Pour nous amuser
Sauf ''Tiddas''* sur les dalles
Affamés, on poétisait
Allant oublier
De la maison, on nous rappelait
Le viatique est dans la malle
On se lève pour y aller
L'honneur, chez les femmes, laissé
Tu seras, tu gagneras
Et reviendras
J'embarque, le bateau sifflant
L'ancre, la tirant
Chez les Français, y allant
Ô ceux au soulier collé
Qui, pas un jour, n'ont gagné
Je suis de vous, implorez
La désillusion, avec nous, emporté
Et par la suite, on revient
Ô Ivahriyen, leurs saints
Le bateau, entre ses mains
Il prend son chemin
La terre de France, foulant
Les rêves, les acceptant
Ceux qui en parlent, sachant
Le train, avec moi, démarrant
Pour Paris, l'espéré
On dit : là-bas, la faim est tuée
De la fenêtre, chaque arbre
Aligné, l'un à l'autre
Ici, instruits, même les arbres
Paris, quand il t'avait vu
Egayé, il rit
Entré au travail, noyé
N'y comprenant rien, et
Travail, la bouche, asséchant
Le feu auquel face faisant
Le surmonter, comment
Même le fer fondant
Je pris tout ce que j'escomptais
Dans la chance le nouant
Le brûlant, me précédant
Dans son travail, un étai
Argent beaucoup
Par ce qui nous a chassés
Nous veillons dans les regrets
On a fini par l'accepter
Mais cela nous dépassa
Si on reste, trop lourdes, les journées
Combien encore supporter
Et, si les poches vides, rentrés
Le village, de rire, mourra
Dans son travail, un étai
L'argent beaucoup
Parfois, quand je les vois
A moi-même, disant
N'es- tu pas un humain, toi
Les Françaises rencontrées
Quand je passe, s'écartant
Comme si la gale ayant
Quand je dors, me remémorant
Celle que j'ai laissée
Je nomme une nuit, une année
Par les Françaises, est-il happé
Ô les femmes
Ma force faiblit, sentant
La fatigue commençant
Venu plein de volonté
Sj, mon vouloir, je le fais
Je mangerai, rassasié
Pour la maison, que laisser
Je créerai la capacité
Rêvant du foyer
En moi, il espère, je le sais
En France, repu à son idée
Ses enfants abandonnés
Par un mal dur, pris
D'après ce qu'on dit
Personne n'en serait guéri
Ô ma chance qui m'a maudit
Je te demande seulement
La mort, à la course, la laissant
Ouvre la voie vers ma maison
Une fois qu'on m'aurait vu
Si elle me rattrape : Bienvenue
Il a appelé, bienvenue
Sa mère est heureuse.
N.B. Ces vers peuvent être chantés avec la musique de la chanson. (Voir sur YouTube)
*Sorte de jeu ancien, tel le karaté
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